[Versió catalana]


Françoise Leresche

Responsable du Pôle Modélisation fonctionnelle
Département de l'Information bibliographique et numérique
Bibliothèque nationale de France

francoise.leresche@bnf.fr



Résumé [Abstract] [Resumen] [Resum]

Objectif: Analyser quelle est la situation actuelle de la norme française de catalogage, en relation à l´évolution internationale des règles et afin de distinguer quelles orientations choisir.

Méthodologie: Analyse du contenu des normes internationales (Principes internationaux de catalogage, ISBD consolidé, et RDA) ainsi que des 18 normes de catalogage françaises (description bibliographique, vedettes, accès à la description et classification bibliographique).

Résultats: Distinguer deux options possibles: maintenir la référence directe aux ISBD (et par conséquent aux recommandations de l'IFLA) ou adopter RDA, et dans ce cas opérer une rupture radicale avec ce qui s'est fait en France jusqu`à nos jours. On valorisera avec détails les avantages et inconvénients des deux options, laissant en suspens la solution choisie.


1 Introduction

2009 marque une étape importante dans la réflexion internationale en matière de catalogage. Après les Principes internationaux de catalogage de l'IFLA publiés en février 2009, l'édition normalisée de l'ISBD consolidé préparée sous l'égide de la Section de Catalogage de l'IFLA et RDA (Resource Description and Access), le nouveau code de catalogage qui remplacera les AACR (Anglo-American Cataloguing Rules), doivent à leur tour être publiés au second semestre.

Ces trois documents sont l'aboutissement d'une réflexion engagée depuis une dizaine d'années sur les mutations induites par l'informatisation des catalogues et leur mise à disposition sur Internet. La structure des catalogues et leurs fonctions s'en trouvent modifiées, et les règles de catalogage doivent évoluer pour prendre en compte la réalité des catalogues d'aujourd'hui : ils couvrent désormais une grande variété de documents, avec une part croissante de ressources électroniques ; ils sont informatisés, ce qui ouvre de nouvelles possibilités en matière de points d'accès, de stratégie de recherche et de navigation. Surtout, ils s'inscrivent dans un nouveau contexte, celui de la société de l'information où le web joue un rôle essentiel : pour continuer à exister et à rendre les services que le public en attend, ils doivent s'intégrer pleinement au web et devenir des acteurs de la recherche d'information à travers le web sémantique.

Les nouveaux Principes internationaux de catalogage définissent les lignes directrices de cette évolution, mais c'est aux règles de catalogage qu'il revient d'en préciser les modalités et d'en dessiner les traits particuliers. RDA constitue la plus importante initiative en ce domaine, avec une approche entièrement rénovée par rapport à celle des AACR. En ce sens, il est exemplaire pour les autres traditions catalographiques qui vont devoir entreprendre une révision profonde de leurs règles qui, comme les AACR, font encore référence à des documents élaborés dans les années 1960, à commencer par les Principes de Paris et les ISBD.

Comme d'autres pays européens ayant une tradition catalographique ancienne et originale, la France est confrontée à cette nécessité, rendue encore plus aiguë du fait de la présentation très éclatée de ses règles de catalogage, qui ne sont pas réunies en un code, mais font l'objet d'un ensemble de documents normatifs avec des statuts plus ou moins contraignants. Depuis plusieurs années, une réflexion a été engagée sur les possibles modalités d'évolution des normes françaises de catalogage. Ce sont les axes de cette réflexion, avec les alternatives possibles et les enjeux qui y sont associés qui sont présentés ici.


2 La tradition catalographique française et les travaux internationaux

Comme la plupart des pays européens, la France a élaboré au cours des deux derniers siècles une tradition catalographique originale où l'analyse de l'information bibliographique et l'organisation des catalogues reflètent les traits caractéristiques de l'esprit national. C'est notamment le cas des RAK (Regeln für die alphabetische Katalogissierung) en Allemagne, des RICA (Regole italiane di catalogazione per autori) en Italie, des règles de catalogage espagnoles (Reglas de catalogación) ou des règles anglaises qui se sont rapprochées au cours du 20e siècle des règles américaines pour donner naissance aux AACR. Les règles françaises de catalogage portent ainsi la marque d'un certain cartésianisme : exigence de rationalité et de cohérence des règles, qui ne doivent pas être un recueil de recettes mais pouvoir être déduites de principes généraux ; souci de rendre compte de situations différentes de manière à la fois précise et différenciée, afin que la notice ne génère pas d'ambiguïté ou de confusion quant au document décrit ; enfin appel à l'esprit d'analyse et au raisonnement du catalogueur.

Elle a aussi à cœur le respect des principes et recommandations internationales émis par l'IFLA ou l'UNESCO, en particulier dans la perspective du Contrôle bibliographique universel, et veille à les appliquer et à les transcrire au niveau national, à travers les normes françaises de catalogage qui sont une déclinaison française des documents internationaux, ou à travers les formats bibliographiques. C'est en particulier le cas en ce qui concerne les fichiers d'autorité pour les noms de personnes : les règles françaises définissent la structure des vedettes et la forme des noms pour les personnes françaises ; pour les ressortissants d'autres pays, elles renvoient aux règles définies par ces pays, telles que recensées par l'IFLA dans Names of persons, en application du principe du Contrôle bibliographique universel qui veut que chaque pays soit responsable d'établir la forme internationale de référence et la notice d'autorité pour ses ressortissants. C'est pourquoi elle défend l'utilité de pouvoir coder dans les formats la nationalité de la personne (ou de la collectivité) qui fait l'objet d'une notice d'autorité. C'est aussi ce qui l'a amenée à développer la notion de forme parallèle qui donne un statut particulier à la forme originale d'un nom qui est la forme internationale de référence, même si les catalogues français privilégient comme point d'accès la forme française d'usage de ce même nom, ce qui permet de ne pas mélanger cette forme originale avec toutes les variantes et autres formes rejetées. Ce respect des pratiques des autres pays ou communautés linguistiques ou culturelles est particulièrement apprécié en Europe et contraste avec l'hégémonisme culturel du monde anglo-saxon…

La France participe par ailleurs aux travaux internationaux en matière de catalogage, en particulier à travers la Section de Catalogage de l'IFLA où elle est régulièrement représentée. Elle a ainsi l'occasion de défendre l'analyse française et de faire bénéficier les travaux internationaux de ses exigences de rigueur, de cohérence et de rationalité.

La France a donc pris part de manière active aux trois grands chantiers qui ont été conduits en ce début du 21e siècle pour adapter les règles de catalogage à la réalité actuelle des catalogues et au contexte technique, social et culturel dans lequel ils s'inscrivent désormais. Ces chantiers marquent également l'aboutissement pratique de la réflexion menée à partir de la modélisation de l'information bibliographique proposée par le modèle FRBR (Functional Requirements for Bibliographic Records), puisque les entités et relations définies par le modèle FRBR sont au cœur des Principes internationaux de catalogage comme de RDA. Le modèle FRBR n'y apparaît pas seulement comme une vision conceptuelle de l'information bibliographique qui permet de l'aborder avec un œil neuf et de stimuler la réflexion sur des réalités complexes comme les ressources musicales ou audiovisuelles ou plus encore les ressources électroniques ; il est aussi utilisé comme un outil permettant de formaliser l'information bibliographique de manière compatible avec les outils de médiation que sont les ontologies, et donc de permettre à terme son intégration dans le web sémantique.

Il est remarquable de noter que, après la phase de modélisation qui a abouti à l'élaboration du modèle FRBR qui constitue la référence théorique supérieure, ces chantiers revisitent la hiérarchie des documents normatifs en matière de catalogage : les principes qui sont inspirés par le modèle de référence, puis les règles qui mettent en œuvre ces principes. Il y a donc un ordre de prééminence entre ces trois chantiers, même s'ils ont été conduits en parallèle :


2.1 Élaboration des Principes internationaux de catalogage

La France a été associée à l'élaboration des nouveaux Principes internationaux de catalogage conduite par l'IFLA de 2003 à 2008 dans le cadre du cycle de réunions de l'IME-ICC (IFLA Meetings of Experts for an International Cataloguing Code). Des représentants de ses règles nationales de catalogage ont été invités, avec ceux des autres pays européens, à la première réunion de l'IME-ICC qui s'est tenue à Francfort en 2003. Ils y ont présenté les règles françaises de catalogage et analysé sur quels points elles étaient conformes aux Principes de Paris ou s'en écartaient.1 Ils ont ensuite participé activement à l'élaboration des versions successives du texte de la déclaration des principes et du glossaire qui l'accompagne. La France a enfin assuré la traduction française, tant de la version validée des Principes internationaux de catalogage que des communications présentées lors de réunions de l'IME-ICC pour servir de base théorique aux travaux des différents ateliers.2

L'intérêt de la France au cours de ces travaux s'est particulièrement porté sur les notices d'autorité : la reconnaissance officielle de leur rôle dans un catalogue a été saluée comme un progrès majeur ; la définition des différentes formes qui sont gérées dans une notice d'autorité a fait l'objet d'une attention constante ; en revanche, les débats très vifs autour des critères de langue ou de nationalité pour définir la forme autorisée d'un nom de personne qui ont accompagné la rédaction des premières versions de la déclaration des principes n'ont pas abouti à une inscription du critère de nationalité, défendu par la France, dans le texte final.
En marge de la problématique des notices d'autorité, la France s'est également montrée très attachée à ce que l'ISBD soit explicitement cité dans les nouveaux Principes internationaux de catalogage comme référence pour les règles relatives à la description bibliographique.


2.2 Préparation de l'ISBD consolidé

La préparation d'un ISBD "consolidé", réunissant en un document unique les règles pour la description des différents types de ressources, est directement issue des premiers travaux de l'IME-ICC. En effet, dans la perspective d'un futur code international de catalogage, il était essentiel qu'il existe un document unique et cohérent qui puisse constituer la partie relative à la description bibliographique de ce code. L'avenir de l'ISBD et des règles de catalogage élaborées au niveau international au sein de l'IFLA en dépendait. C'est la position que la France, alertée par la préparation au sein de la communauté des AACR d'un nouveau code ayant des ambitions internationales, a défendu auprès de la Section de Catalogage. C'est ainsi qu'un groupe de travail sur l'avenir de l'ISBD (Study Group on Future Directions of the ISBDs) a été constitué en 2003. La France y était représentée et a joué un rôle très actif dans la compilation des règles provenant des différents ISBD spécialisés et dans la préparation d'une première version du texte harmonisé, publiée par l'IFLA en 2007 sous le titre International Standard Bibliographic Description (ISBD) : preliminary consolidated edition. Elle en a ensuite assuré la traduction française, tandis qu'elle poursuivait sa participation aux travaux sur l'ISBD consolidé, désormais conduits par l'ISBD Review Group et centrés cette fois sur l'évolution et la mise à jour des règles après leur harmonisation. Ces travaux devraient aboutir en 2009 avec la publication de la version normalisée de l'ISBD consolidé, International Standard Bibliographic Description (ISBD) : standard consolidated edition.

Du point de vue français, l'ISBD est un document normatif réellement international, élaboré selon des procédures qui permettent aux différents pays de donner leur avis et de participer aux travaux. Il doit conserver ce rôle de document de référence au-dessus des codes nationaux qui doivent se conformer à ses recommandations. Mais pour cela, il doit évoluer en profondeur, se concentrer sur son rôle essentiel qui est la définition des éléments d'information bibliographique nécessaires pour décrire et identifier une ressource et ne plus mettre en avant la présentation de ces éléments d'information bibliographique selon un ordre défini et une ponctuation codifiée. Les règles d'affichage définies par l'ISBD demeurent utiles car elles permettent une présentation des notices bibliographiques à la fois concise, claire et compréhensible au-delà des barrières linguistiques : il faut donc les conserver, mais comme un aspect secondaire de l'ISBD, car l'essentiel n'est pas là. Or la rédaction actuelle de l'ISBD consolidé qui continue de se présenter comme un ensemble de règles qui suivent pas à pas la rédaction d'une notice depuis le titre propre jusqu'au numéro international normalisé, et qui semble définir les éléments d'information d'abord par leur place et la ponctuation qui les introduit, tend à encourager le point de vue de ceux qui, comme les rédacteurs de RDA, n'y voient qu'un ensemble de règles d'affichage. Ce sont deux conceptions bien distinctes de l'ISBD qui se manifestent au travers de ce débat qui parcourt les travaux de l'ISBD Review Group, et il est évident que la place de l'ISBD par rapport aux règles nationales de catalogage n'est pas la même dans les deux cas. Un signe encourageant est la décision de l'ISBD Review Group de définir un schéma XML pour l'ISBD : ce sera une nouvelle étape qui permettra de sortir du schéma de présentation de l'ISBD pour se concentrer sur les éléments de l'information bibliographique, leur nature, leur définition, les sources d'information qui y sont associées et les règles de transcription à y appliquer. La décision de définir des espaces de noms pour les éléments de l'ISBD et les enregistrer ainsi comme un référentiel de RDF3 va également dans le même sens.

On peut toutefois s'interroger sur l'avenir de l'ISBD et sur sa capacité à anticiper les évolutions nécessaires de la description bibliographique pour continuer à servir de référence aux règles nationales. L'ISBD n'est-il pas devenu un document figé qui peine à suivre les mutations des ressources à décrire et des catalogues ? Toute modification importante prend du temps, du fait même des modalités de travail à l'IFLA, et demeure limitée car le consensus international impose un certain conservatisme. L'ISBD consolidé en est un bon exemple : il n'a pas profité de la refonte des huit ISBD spécialisés en un document unique pour proposer une nouvelle approche des éléments de l'information bibliographique fondée sur leur nature et leur fonction, mais a conservé la même organisation des éléments que celle adoptée en 1971 qui suivait la présentation d'une fiche… En outre, la réflexion novatrice en matière de catalogage ne semble plus se dérouler à l'IFLA, mais dans d'autres instances comme le Joint Steering Committee for development of RDA (JSC). La question de l'évolution de l'indication générale du type de document,4 identifiée par la Section de Catalogage de l'IFLA depuis plusieurs années avec la création d'un groupe de travail spécifique sur ce sujet, a dû attendre les résultats de la réflexion anglo-américaine menée dans le cadre de la préparation de RDA pour aboutir à une solution. L'ISBD ne tendrait-il pas à devenir de plus en plus la chambre d'enregistrement internationale de choix faits ailleurs ?


2.3 Développement de RDA

La révision des règles anglo-américaines de catalogage (AACR) qui s'est transformée en l'élaboration d'un nouveau code de catalogage, Resource Description and Access (RDA), ne concernait pas directement la France puisqu'elle n'utilise pas les AACR2. Toutefois, il est apparu très tôt et de manière très claire que RDA avait l'ambition de devenir le code international de catalogage évoqué par le titre du cycle de conférences de l'IME-ICC (IFLA Meetings of Experts for an International Cataloguing Code). Le changement de titre du code qui efface toute référence à la tradition anglo-américaine de catalogage, la concordance des calendriers entre la publication prévue des nouveaux principes et celle de RDA, ou encore l'ouverture du Joint Steering Committee for development of RDA (JSC) qui a sollicité les commentaires d'autres traditions catalographiques en Europe et dans le monde, à travers les organismes responsables des codes de catalogage, en étaient des indices probants.

La question se posait donc : fallait-il suivre la préparation de RDA, relire les différents projets et envoyer des commentaires au JSC ? Ce fut l'occasion d'un débat entre d'une part les farouches partisans des normes françaises de catalogage qui voulaient ignorer RDA et continuer à se référer uniquement aux documents préparés par l'IFLA, et les réalistes d'autre part qui pensaient qu'il valait mieux participer pour faire connaître au JSC l'analyse française et défendre certains choix auxquels la France est attachée au moment même de la préparation du nouveau code. Cette seconde position l'emporta : les normes françaises qui n'étaient pas l'adaptation française de recommandations de l'IFLA, comme les normes sur les vedettes titres, sur les titres uniformes musicaux ou sur le choix des accès à la description bibliographique, ont été traduites en anglais et envoyées au JSC en 2004. Ensuite, la France a suivi très attentivement les étapes de la préparation de RDA et a envoyé de nombreux commentaires sur les différents projets, en expliquant et argumentant ses désaccords.

Cela a représenté un effort considérable, mais celui-ci n'a pas été vain. On a assisté à une évolution de part et d'autre : certaines règles de RDA ont été modifiées dans un sens qui convient à l'analyse française, mais cela a aussi été l'occasion de mieux connaître et de comprendre certaines pratiques anglo-américaines et d'en apprécier l'utilité. La nouvelle organisation de RDA, avec la référence très étroite aux entités et relations du modèle FRBR, et une approche logique renforcée, a également contribué à cette nouvelle attitude française, plus ouverte, vis-à-vis de l'analyse proposée par RDA. Il n'en demeure pas moins que des divergences importantes subsistent, en particulier sur la description des ressources audiovisuelles et le traitement des interprètes, ou en matière de points d'accès et de construction des formes autorisées pour les noms ou les titres des diverses entités.


3 Les normes françaises de catalogage aujourd'hui

La France présente une situation originale en matière de règles de catalogage. En effet, celles-ci ne sont pas élaborées par les associations professionnelles, mais au sein de l'organisme national de normalisation, l'Association française de normalisation (AFNOR). C'est la Commission générale CG 46 "Information et documentation" qui regroupe tous les travaux de normalisation dans le domaine documentaire, qu'ils soient conduits par l'ISO, par le CIA (Conseil international des archives) pour les archives, ou par l'IFLA pour les bibliothèques, et les suit à travers ses différentes commissions de normalisation. Le catalogage relève de la Commission de normalisation CN 357 "Modélisation, production et accès aux documents", et plus particulièrement de deux de ses groupes d'experts, le GE4 "Données d'autorité" et le GE6 "Évolution de la description bibliographique des documents édités".

Cette organisation offre un cadre neutre pour faire dialoguer des représentants d'institutions patrimoniales et documentaires différentes, des représentants de bibliothèques de types différents relevant d'organismes de tutelle divers et pouvant avoir des intérêts divergents : bibliothèque nationale à vocation patrimoniale, bibliothèques universitaires ou de recherche, bibliothèques de lecture publique, etc. C'est là son principal intérêt, avec la vision générale du panorama normatif qu'elle offre et une perception plus claire de l'articulation entre les normes élaborées par les différentes instances internationales de normalisation.

Le fait qu'elles soient préparées dans le cadre de l'AFNOR explique plusieurs caractéristiques des règles françaises de catalogage.

D'abord, il n'existe pas de "code de catalogage" réunissant en un document unique l'ensemble des règles. Celles-ci sont publiées sous la forme de documents normatifs, traitant d'une question particulière, avec un statut plus ou moins contraignant selon le domaine couvert : véritable norme homologuée pour les règles sur la forme et la structure des vedettes, simple fascicule de documentation pour les règles sur la description bibliographique des différents types de ressources ou sur le choix des accès. Elles se présentent donc sous la forme d'un ensemble de normes spécialisées qui peuvent évoluer de manière distincte.

Ensuite, la référence aux normes ou aux recommandations internationales y est essentielle : le respect de celles-ci est en soi un principe qui guide les travaux français.

En ce qui concerne la forme et la structure des vedettes, la référence aux documents publiés par l'IFLA est une règle absolue : listes de référence comme Anonymous Classics, recueil de pratiques nationales avec Names of persons, ou règles de construction des vedettes avec Form and Structure of Corporate Headings. Lorsque, dans les années 1990, la France a voulu faire évoluer la norme NF Z 44-061 – Forme et structure des vedettes de collectivités-auteurs, elle a proposé une révision du document de l'IFLA avant d'entreprendre la révision de sa norme nationale, en conformité avec les choix faits au niveau international.

Pour la description bibliographique, le respect des documents normatifs internationaux s'applique d'abord aux recommandations de l'ISBD, mais aussi à travers l'application des normes ISO partout où cela est possible – normes sur les unités de mesure, les symboles monétaires ou, quand elles existent, normes de translittération ou de romanisation. Les règles françaises sont essentiellement une déclinaison de l'ISBD, opérant des choix là où l'ISBD demeure ouvert et apportant une plus grande précision des règles. Précision des règles et spécialisation des normes : chaque document normatif devant répondre à un besoin spécifique, les normes françaises de description bibliographique vont encore plus loin que les ISBD ; c'est ainsi que l'ISBD(NBM) a donné lieu à trois normes distinctes en France, respectivement sur la description bibliographique des enregistrements sonores, de l'image animée et de l'image fixe, et qu'à l'ISBD(M) correspond deux normes sur la description bibliographique complète d'une part, allégée d'autre part des ressources de texte imprimé.

L'importance accordée au respect des documents normatifs internationaux conduit la France à consacrer une grande part de son activité de normalisation à suivre avec attention les travaux menés au niveau international et à y participer activement pour y faire valoir son point de vue.

Toutefois, la préparation des règles françaises de catalogage est aussi l'occasion d'une réflexion originale : élaboration de règles quand il n'existe pas de documents internationaux de référence, comme ce fut le cas pour les normes sur les vedettes titres uniformes musicaux ou sur les vedettes géographiques ; mais aussi prise de distance par rapport aux documents internationaux lorsque ceux-ci n'apportent pas de solution satisfaisante au regard de l'analyse française. Cela a été le cas avec la norme sur le choix des accès à la description bibliographique, publiée en 1987, qui s'écartait des Principes de Paris et qui substituait à la notion de vedette principale et de vedette(s) secondaire(s), rendue obsolète par l'informatisation des catalogues, la distinction entre points d'accès obligatoires et facultatifs. Vingt ans après, les nouveaux Principes internationaux de catalogage ont rejoint et validé cette analyse… C'est également le cas avec la norme sur la description bibliographique des livres anciens qui s'écarte de l'ISBD(A) et abandonne la ponctuation prescrite à l'intérieur des zones de transcription pour privilégier une transcription absolument fidèle aux sources prescrites d'information ; ici encore, c'est la réalité du catalogage informatisé et la présence de données structurées dans d'autres parties d'une notice en format (zones de données codées, vedettes pour les imprimeurs-libraires, etc.) qui ont permis ce choix.

Aujourd'hui, le recueil des normes françaises de catalogage compte :5

Cela représente un ensemble très éclaté de règles, dont la cohérence n'est pas facile à maintenir du fait de l'autonomie des normes.

En outre, la normalisation et les règles de catalogage intéressent peu les bibliothécaires français qui délèguent volontiers cette activité aux grands établissements, la Bibliothèque nationale de France et l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (ABES) en particulier. Au fil des années, les effectifs des groupes d'experts et des commissions de normalisation se sont restreints et les travaux s'en trouvent ralentis. Aujourd'hui la normalisation du catalogage souffre d'un manque de moyens et surtout de la faible participation à la réflexion de professionnels représentant les différents types de bibliothèques. C'est un réel problème et un facteur à prendre en compte au moment où le besoin d'une révision profonde des règles de catalogage se fait sentir.


4 Quel avenir pour les règles françaises de catalogage ?

L'édition normalisée de l'ISBD consolidé sera prête à la fin de l'année 2009. Comme nous l'avons vu, les normes françaises de description bibliographique ont calqué les ISBD, jusque dans leur mode de publication comme une "famille" de documents normatifs consacrés chacun à un type particulier de ressources, et a même renforcé cette spécialisation. Que faire avec l'ISBD consolidé ? Assurer la traduction française et la publier, mais ensuite ? Jusqu'à présent, toute révision des ISBD entraînait la révision de la norme française correspondante. Le respect de la normalisation internationale voudrait donc que les normes françaises de description bibliographique suivent le même processus que l'ISBD et fusionnent en un document unique, conforme à l'ISBD consolidé.

Parallèlement, la publication de RDA est annoncée pour le troisième trimestre 2009. On pourra alors prendre connaissance de la version stabilisée des règles, tandis que des bibliothèques, et en particulier les bibliothèques nationales d'Australie, du Canada, de Grande-Bretagne et des États-Unis, commenceront à expérimenter l'implémentation de RDA.

Dans le contexte actuel de mutation des catalogues et de leur environnement, les règles de catalogage doivent évoluer et se détacher d'une organisation de l'information bibliographique adaptée à la réalité des années 1960, mais largement obsolète aujourd'hui. Mais, faute d'intérêt pour ces questions de la part des professionnels (associations professionnelles, ministères de tutelle, établissements d'enseignement), la France ne dispose pas des forces nécessaires pour revisiter en profondeur ses règles de catalogage et en entreprendre une révision complète à la lumière du modèle FRBR et des nouveaux Principes internationaux de catalogage. La France est donc confrontée à un choix, dont l'alternative peut être résumée ainsi :


4.1 Maintenir une référence directe à l'ISBD

La première option est en accord avec la tradition française d'élaboration des normes de catalogage. Selon une politique souhaitée dès 2003 par la Commission générale CG46 de l'AFNOR, elle substituerait aux normes françaises de description bibliographique la traduction française de l'ISBD consolidé.

Mais cette solution est plus complexe à mettre en œuvre qu'il n'y paraît de prime abord. L'ISBD est un texte générique qui demande à être précisé en de nombreux endroits, soit qu'il laisse la place à des choix nationaux (nombre de lieux de publication ou de noms d'éditeurs à transcrire, par exemple), soit que les règles ne couvrent pas les cas particuliers, mais donnent des principes généraux de traitement. C'est un document international de référence, non un code de catalogage. Pour pallier cet inconvénient et retrouver le niveau de détail et de précision des règles qui existe dans les actuelles normes AFNOR, il faudrait introduire dans la traduction française de l'ISBD consolidé, partout où cela est nécessaire, les passages des normes françaises spécialisées qui apportent des consignes plus précises sur les différents cas auxquels peut être confronté le catalogueur. C'est déjà la méthode qui a été utilisée lors des révisions récentes des normes françaises, en particulier la révision du fascicule de documentation FD Z 44-050 sur la description bibliographique des ressources de texte imprimé, à partir de la traduction de l'ISBD(M) révisé paru en 2002. L'expérience a montré que cela prend malgré tout beaucoup de temps. Or le travail sera beaucoup plus vaste et complexe, car cela signifie reprendre sur les normes françaises le travail de découpage et de compilation fait lors de la préparation de l'ISBD consolidé, alors que le contenu des règles internationales aura lui même évolué… L'entreprise semble peu réaliste, surtout au regard de la faible participation des bibliothécaires français à la préparation des règles de catalogage.

Une autre solution pourrait être d'utiliser le Guide pratique du catalogueur de la Bibliothèque nationale de France, librement accessible à tous sur le site web de la BnF,6 pour donner des consignes d'application détaillées. Mais ici encore, cela représenterait un travail important, qui reposerait cette fois uniquement sur les équipes de la BnF. Or celle-ci, comme d'autres bibliothèques françaises, doit actuellement faire face à une réduction de ses effectifs. En outre, même si la BnF joue un rôle essentiel pour la normalisation du catalogage en France du fait de son rôle d'agence bibliographique nationale, il ne serait pas satisfaisant qu'elle décide seule et sans concertation nationale de la manière de traiter tel ou tel cas particulier.

Cette option présente un autre inconvénient : elle permettrait certes de résoudre la question de l'alignement des règles françaises de description bibliographique avec le nouveau texte international de référence en la matière, à savoir l'ISBD consolidé. Mais cela ne constitue qu'une partie des règles de catalogage : les points d'accès en sont exclus, qu'il s'agisse du choix des accès ou de la forme et de la structure des points d'accès autorisés et de leur gestion dans des notices d'autorité. Que faire pour ceux-ci ? Maintenir les normes françaises telles qu'elles existent ? Les réunir en un document unique consacré aux accès à la description bibliographique et en profiter pour effectuer certaines révisions qui s'imposent au regard du modèle FRBR ? Il faudrait en particulier revoir la pratique d'établir des vedettes "titres de forme" pour les catalogues d'exposition, les mélanges ou les traités, vedettes auxquelles bon nombre de bibliothécaires français sont encore très attachés, mais qui n'ont dû leur statut de vedettes "titres" qu'à leur classement dans le catalogue par auteurs et titres d'anonymes au temps des catalogues sur fiches. Mais ici encore, cela représente un travail important, et nécessiterait la collaboration des professionnels représentant les divers types de bibliothèques et de public…


4.2 Adopter RDA en France

La seconde option est beaucoup plus radicale et constituerait une sorte de "révolution" par rapport à la tradition catalographique française, généralement hostile à l'hégémonie anglo-américaine.

Adopter RDA permettrait d'éviter l'inconvénient présenté par la première option, puisqu'il s'agit d'un code de catalogage complet, fondé sur les modèles FRBR et FRAD (Functional Requirements for Authority Data)7 et conforme aux nouveaux Principes internationaux de catalogage de l'IFLA. Surtout, RDA ouvre vers une évolution de la structure des catalogues qui se rapprocheraient des bases de données orientées-objet, et au-delà vers l'intégration des catalogues de bibliothèques au web sémantique. Bref, avec RDA, les règles de catalogage ne se réfèrent plus au passé des catalogues, mais sont orientées vers l'avenir et offrent des perspectives pour la présence sur Internet de l'information bibliographique créée par les bibliothèques. C'est là le point essentiel.

En outre, certaines évolutions introduites par RDA qui touchent à la structure des catalogues sont majeures pour les catalogues anglo-américains, mais sont déjà réalisées en France. Ainsi l'affichage ISBD des notices est déjà entièrement dissocié de la saisie des éléments d'information bibliographique en format, puisque le format UNIMARC comme le format INTERMARC ont une granularité aussi fine que celle de l'ISBD et permettent de générer la ponctuation prescrite de l'ISBD à partir des zones et des sous-zones du format. De même, le lien entre les notices bibliographiques et les notices d'autorité qui contrôlent les points d'accès est une réalité dans les catalogues français. Les notices d'autorité sont désormais largement répandues pour les personnes, les familles, les collectivités, les noms géographiques et les titres, sans parler des notices d'autorité matière que ne couvre pas encore RDA. Aujourd'hui, les notices d'autorité établies pour les titres correspondent majoritairement à l'entité Œuvre du modèle FRBR ; même si certains titres uniformes musicaux sont établis au niveau de l'entité Expression, cela reste très marginal et ce sont les notices décrivant les expressions qui devront être définies et développées dans le cas d'une mise en œuvre de RDA en France. En ce qui concerne les œuvres, les normes françaises relatives aux titres uniformes, qu'il s'agisse d'œuvres textuelles ou musicales, se concentrent déjà sur la forme et la structure du titre de l'œuvre qui est conçu comme autonome par rapport au nom de l'auteur auquel il est associé. En format INTERMARC, le nom de l'auteur d'une œuvre faisant l'objet d'une notice d'autorité est géré par un lien vers sa propre notice d'autorité, et non écrit comme faisant partie intégrante d'une vedette auteur/titre.8 Cela est beaucoup plus souple, permet des mises à jour simples des notices d'œuvres en cas de modification de la vedette de l'auteur, et surtout cela offre un grand confort de recherche et de navigation pour l'utilisateur. Autant d'avancées qui ne bouleverseront pas les bibliothécaires français, car elles ont déjà été largement anticipées dans leurs catalogues.

En revanche, il y a de réels désaccords quant aux règles de catalogage elles-mêmes. Déjà la France demeure très attachée au respect de l'ISBD ; or RDA, comme auparavant les AACR, s'attache plus au schéma général de l'ISBD qu'au respect de ses prescriptions particulières. Mais aussi, les règles sur la forme autorisée des noms de personnes ou des titres des œuvres posent problème, de même que le traitement des œuvres audiovisuelles et la place faite aux interprètes. La préparation des commentaires sur les différents projets a été l'occasion d'identifier les questions où il y a une divergence d'analyse, les règles qui ne semblent pas satisfaisantes mais dont on peut s'accommoder et au contraire les points pour lesquels la France tient à maintenir son analyse et à garder ses règles. Ce travail devra être repris et approfondi après la publication de la version stabilisée de RDA. En tout état de cause, si la France devait adopter RDA, ce serait une adoption nuancée et partielle, avec la définition d'un profil français d'application de RDA, conservant certaines règles auxquelles la France est fortement attachée en attendant que le code évolue dans un sens qui la satisfasse.

Si l'adoption de RDA en remplacement des normes françaises de catalogage est aujourd'hui l'option privilégiée du fait des perspectives qu'elle offre pour l'évolution des catalogues, il reste un certain nombre de questions à éclaircir, au-delà de l'analyse des règles, avant de prendre une décision aussi importante pour l'ensemble des bibliothèques françaises :

  1. Quelles seront les modalités d'évolution de RDA à l'avenir ? Si RDA devient le code international de catalogage recommandé par l'IFLA, la composition du JSC devra s'élargir pour donner place à d'autres pays utilisateurs des règles. Si la France adopte RDA comme code de catalogage, elle souhaitera être pleinement associée au développement et à la révision des règles, comme c'est le cas pour la révision de l'ISBD à l'IFLA.
  2. Quel sera le coût d'utilisation de RDA pour les bibliothèques françaises ? RDA sera publié sous la forme d'un site web offrant de nombreuses possibilités pour la Consultétion des règles ou la définition d'un profil d'application, mais dont l’accès sera payant. Quelles seront les modalités de connexion au site de RDA, notamment en termes de prix ?
  3. La France sera-t-elle associée à la traduction française de RDA ? Jusqu'à présent la traduction française des AACR était entièrement assurée par le Québec. Si la France devient à son tour utilisatrice de RDA, elle souhaitera participer à la traduction des règles, et en particulier au choix de la nouvelle terminologie française associée au nouveau vocabulaire employé dans RDA. Des contacts ont déjà été pris en ce sens avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec, mais ils demeurent informels.

4.3 Un groupe national de réflexion pour préparer la décision

Voici comment les deux options se présentent aujourd'hui : chacune a des avantages et des inconvénients, et dans les deux cas un travail sera nécessaire pour passer des actuelles normes françaises de catalogage à la solution retenue. Si RDA présente des perspectives plus intéressantes pour l'avenir, il ne faut pas négliger l'attachement des bibliothécaires français à la référence directe aux normes internationales et aux recommandations de l'IFLA.

Avant de prendre la décision d'abandonner les règles françaises de catalogage pour adopter RDA, cette option doit être soigneusement étudiée sous ses différents aspects, afin qu'elle rencontre un consensus auprès des établissements documentaires, depuis les décideurs jusqu'aux gestionnaires des catalogues et aux catalogueurs. C'est pourquoi il est prévu de constituer un groupe national de réflexion qui aura pour mission d'étudier l'opportunité d'adopter RDA en France, en examinant les modalités de cette implémentation, du point de vue de l'information et de la formation (aux modèles FRBR et FRAD, au code lui-même), des évolutions à court et moyen terme des systèmes de gestion intégrée de bibliothèque (SIGB) et des coûts induits, de la compatibilité des notices existantes avec les notices créées selon les nouvelles règles et la nouvelle structure des catalogues, des modalités de dérivation et de récupération des notices par les bibliothèques dans un paysage où les évolutions des SIGB iront plus ou moins vite. Ce groupe de réflexion devrait être constitué de représentants des différents acteurs concernés : différentes catégories de bibliothèques, ministères de tutelle, fournisseurs de SIGB, commission de normalisation de l'AFNOR. Il devrait être créé à la fin de l'année 2009, une fois que l'on disposera d'une version "officielle" de RDA et que l'on aura plus d'information sur sa présentation sous la forme d'un site web, et mener ses travaux au cours de l'année 2010.

En tout état de cause, aucune décision ne devrait donc intervenir avant la fin de l'année 2010, ce qui laisse le temps d'étudier attentivement le code, de définir un profil français d'utilisation, d'évaluer les conséquences de son éventuelle adoption en France, et aussi d'observer les résultats de l'implémentation de RDA dans les pays directement concernés. À ce titre le séminaire sur RDA que l'FLA compte organiser en 2010 en marge du congrès de Brisbane sera très instructif.


5 Conclusion

Le modèle FRBR a proposé une nouvelle analyse de l'information bibliographique et une nouvelle vision de l'organisation des catalogues. Outre son intérêt pour l'amélioration des OPAC et de la présentation des résultats d'une recherche, cette organisation s'avère également très prometteuse pour faire évoluer les catalogues et les adapter aux nouveaux modes de structuration et de diffusion de l'information, en particulier à travers les technologies du web sémantique. C'est pourquoi définir non seulement les fonctions des catalogues, mais aussi les règles de catalogage à partir des entités du modèle FRBR n'est pas seulement une approche rigoureuse et intellectuellement stimulante ; c'est surtout une démarche pragmatique et efficace, utile et nécessaire pour que les catalogues de bibliothèques continuent de jouer pleinement leur rôle dans le paysage documentaire.

Actuellement, la Bibliothèque nationale de France a engagé une réflexion sur les évolutions souhaitables de son catalogue, tant pour rendre de meilleurs services à ses usagers, sur place et à distance, que pour renforcer sa présence sur le web. Dans les deux cas, la structuration des données selon le modèle FRBR apparaît comme un facteur clé de cette évolution et de la fourniture de nouveaux services à partir du catalogue. C'est dans cette direction que doivent aller les règles de catalogage pour assurer une intégration étroite du modèle dès la création des données en vue de leur utilisation optimale.

C'est le grand mérite de RDA d'avoir opéré ce changement de perspective et inauguré cette nouvelle approche des règles de catalogage. Le code et les règles y ont gagné en cohérence et en rationalité, ce qui satisfait davantage l'esprit cartésien des Français. Mais la France est aussi le pays du pari pascalien : ira-t-elle jusqu'au bout et pariera-t-elle sur les perspectives qu'offre RDA pour l'avenir des catalogues ? Personnellement, je le souhaite.


Bibliographie

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Traduction française disponible : ISBD consolidé : un pas en avant.<http://archive.ifla.org/IV/ifla73/papers/145-EscolanoRodriguez_McGarry-trans-fr.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]

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Traduction française disponible : Principes internationaux de catalogage (2009). <http://www.ifla.org/files/cataloguing/icp/ICP-2009_fr.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]

IFLA Cataloguing Section; ISBD Review Group (2007). International Standard Bibliographic Description (ISBD) : preliminary consolidated edition. <http://www.ifla.org/files/cataloguing/pubs/ISBD_consolidated_2007.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]
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IFLA Study Group on the Functional Requirements for Bibliographic Records (2009). Functional Requirements for Bibliographic Records : final report. <http://www.ifla.org/files/cataloguing/frbr/frbr_2008.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]
Traduction française de la version originale (1998) disponible : Spécifications fonctionnelles des notices bibliographiques : rapport final. <http://www.bnf.fr/pages/infopro/normes/pdf/FRBR.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]

International Conference on Cataloguing Principles (1961 ; Paris). Report. London : International Federation of Library Association, 1963, p.91-96. Également disponible en ligne : Statement of Principles adopted by the International Conference on Cataloguing Principles, Paris, October 1961. <http://www.d-nb.de/standardisierung/pdf/paris_principles_1961.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]
Traduction française disponible : Principes de Paris adoptés par la Conférence internationale sur les Principes de catalogage, Paris, Octobre 1961. <http://www.imeicc5.com/download/french/Principes_de_Paris_French.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]

International Standard Bibliographic Description (2009). <http://www.ifla.org/publications/international-standard-bibliographic-description>. [Consulté : 11/05/2009]

RDA : Resource Description and Access (2009). <http://www.collectionscanada.gc.ca/jsc/rda.html>. [Consulté : 11/05/2009]


Date de réception: 04/05/2009. Data d'acceptation: 14/05/2009




Notes

1 Voir le document publié sur le site de la première réunion de l'IME-ICC à Francfort-sur-le-Main : Cataloguing Code Comparison for the IFLA Meeting of Experts on an International Cataloguing Code, July 2003. AFNOR cataloguing standards, 1986-1999. (2003). <http://www.d-nb.de/standardisierung/pdf/code_afnor_e.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]
Également disponible en français : Comparaison des règles de catalogage pour la Conférence IFLA des experts sur un code international de catalogage (IFLA Meeting of Experts on an International Cataloguing Code - IME ICC), Juillet 2003. Normes de catalogage AFNOR, 1986-1999.
<http://www.d-nb.de/standardisierung/pdf/code_afnor_f.pdf>. [Consulté : 11/05/2009]

2 Voir la liste des publications des actes des différentes réunions sur la page de l'IME-ICC sur IFLANET : IME-ICC, IFLA Meetings of Experts on an International Cataloguing Code (2009). <http://www.ifla.org/en/node/576>. [Consulté : 11/05/2009]

3 Resource Description Framework. RDF est le langage du web sémantique.
Resource Description Framework (RDF)(2004). <http://www.w3.org/RDF/>. [Consulté : 11/05/2009]

4 En anglais : General Material Designation (GMD) : élément 1.2 de l'ISBD. Dans la version normalisée de l'ISBD consolidé, l'indication générale du type de document devrait être remplacée par une nouvelle zone placée en tête de la notice, la zone 0, donnant des informations générales sur le contenu et la présentation matérielle de la ressource.

5 Voir la liste des normes françaises de catalogage en annexe.

6 Bibliothèque nationale de France (2009). Guide pratique du catalogueur. <http://guideducatalogueur.bnf.fr/>. [Consulté : 11/05/2009]

7 En instance de publication sur le site web de l'IFLA.

8 Voir sur le site de la Bibliothèque nationale de France la présentation des notices d'autorité auteur/titre établies pour les titres uniformes musicaux ou les titres conventionnels et les consulter dans le fichier d'autorité du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France :
Bibliothèque nationale de France (2009). Titres uniformes textuels et musicaux. <http://www.bnf.fr/pages/infopro/autorites/fa-atu.htm>. [Consulté : 11/05/2009]
Bibliothèque nationale de France (2009). BnF catalogue général. <http://catalogue.bnf.fr/>. [Consulté : 11/05/2009]


Annexe: Liste des normes françaises de catalogage

Description bibliographique

FD Z 44-050 Avril 2005
Documentation - Catalogage des monographies - Texte imprimé - Rédaction de la description bibliographique

FD Z 44-063 Août 2007
Documentation - Catalogage des ressources continues - Rédaction de la description bibliographique

FD Z 44-065 Septembre 1998
Documentation - Catalogage des vidéogrammes - Rédaction de la description bibliographique

FD Z 44-066 Décembre 1988
Documentation - Catalogage des enregistrements sonores - Rédaction de la notice phonographique

FD Z 44-067 Septembre 1991
Documentation - Catalogage des documents cartographiques - Rédaction de la notice bibliographique

FD Z 44-069 Octobre 1993
Documentation - Catalogage de la musique imprimée - Rédaction de la notice bibliographique

FD Z 44-073 Avril 2005
Documentation - Catalogage des monographies - Texte imprimé - Rédaction de la description bibliographique allégée

Z 44-074 Octobre 1986
Documentation - Catalogage des monographies anciennes - Rédaction de la description bibliographique
(en cours de révision)

FD Z 44-077 Septembre 1997
Documentation - Catalogage de l'image fixe - Rédaction de la description bibliographique

FD Z 44-078 Décembre 1994
Documentation - Catalogage des parties composantes - Rédaction de la description bibliographique

FD Z 44-082 Décembre 1999
Documentation - Catalogage des ressources électroniques - Rédaction de la description bibliographique


Forme et structure des vedettes

NF Z 44-060 Décembre 1996
Documentation - Catalogue d'auteurs et d'anonymes - Forme et structure des vedettes de collectivités-auteurs

NF Z 44-061 Juin 1986
Documentation - Catalogage - Forme et structure des vedettes noms de personnes, des vedettes titres, des rubriques de classement et des titres forgés

NF Z 44-079 Novembre 1993
Documentation - Catalogage- Forme et structure des vedettes titres musicaux

NF Z 44-081 Septembre 1993
Documentation - Catalogage des documents cartographiques - Forme et structure des vedettes noms géographiques


Choix des accès à la description bibliographique

Z 44-059 Décembre 1987
Documentation - Catalogage - Choix des accès à la description bibliographique


Classement bibliographique

Z 44-080 Février 1986
Documentation - Règles de classement bibliographique